Histoire du Chocolat

Le chocolat que nous dégustons de nos jours est étroitement lié à l’histoire du cacaoyer, qui est lui originaire des plaines tropicales d’Amérique du Sud et d’Amérique centrale. Le chocolat est le résultat de l’extraction, et de la transformation du cacao contenu dans les fèves de cacao, qui sont les fruits du cacaoyer. Mais il est également le résultat d’une relation de plus de 3000 ans, entre l’homme et le cacaoyer. 

Aux origines du chocolat

Le cacaoyer est cultivé par l’homme depuis trois millénaires, on l’utilise à l’époque dans l’Empire Maya pour produire une boisson appelée « Xocolatl », qui est à l’origine du mot chocolat. Le « Xocolatl » (eau amère) est à l’époque fabriqué à partir de fèves de cacao, grillées et broyées, qui donnait une pâte que l’on mélangeait à de l’eau après l’avoir chauffé, et à laquelle on ajoutait de la cannelle, de la vanille, du poivre, et du piment, ainsi que de la farine de maïs dans certaines variantes. La consommation du « Xocolatl » était réservée aux guerriers et aux nobles, car le cacao était un produit de luxe, on attribuait d’ailleurs différentes vertus au cacao, qui était utilisé pour combattre la fatigue, mais également comme préliminaire au mariage. La valeur du cacao était si importante, que les fèves de cacao furent souvent utilisées comme monnaie d’échange dans toute la Méso-Amérique. 

Après les Mayas, les Aztèques continuent d’attribuer de nombreuses vertus au cacao, et l’associent avec un plus grand nombre de préparations et de boissons chocolatées, de plus les territoires placés sous leur domination, et produisant du cacao devaient leur verser un tribut en fèves de cacao.

L’Europe découvre le chocolat

C’est à la suite de la découverte du continent américain, puis de la découverte par Hernan Cortés de la boisson chocolatée, que le chocolat entre en Europe en 1528. Pourtant en 1494 Christophe Colomb avait déjà reçu de la part des Amérindiens des fèves de cacao, qu’il confondit avec des crottes de chèvre, et fit jeter par-dessus bord. En Europe en revanche le succès fut immédiat pour le breuvage d’Hernan Cortés, puisqu’il fut adopté par la famille royale, l’aristocratie et le clergé espagnol. Le contrecoup de ce succès fut et l’augmentation de la demande, qui poussa l’armée espagnole à réduire en esclavage les Aztèques, pour produire plus de cacao.

Petit à petit, la production évolue, prend de l’importance, et est soutenue par l’utilisation d’esclaves africains. Parallèlement, le chocolat continue sa conquête des têtes couronnées, la France cède après l’Espagne et l’Angleterre, ainsi Louis XIV le fait entrer dans les habitudes de la cour à Versailles, où les servantes préparent pour la reine le chocolat à « l’espagnole ».

La démocratisation du chocolat

Longtemps réservé aux familles royales et aux initiés, le chocolat va se démocratiser essentiellement grâce à la révolution industrielle, et au déplacement de la production en Afrique. L’augmentation de la production, et les progrès technologiques n’auront de cesse de faire baisser le coût de production du chocolat, permettant de le rendre toujours plus abordable.

Des inventions permettant de produire le chocolat différemment apparaissent, la boisson chocolatée perd donc en intérêt au profit des pastilles, gâteaux, préparations médicales et bonbons.

Au XIXe siècle, on passe rapidement des premières fabriques de chocolat aux chocolateries industrielles (principalement en Suisse, en France, aux États-Unis et aux Pays-Bas), ce qui associé à une augmentation de la mécanisation, et de la concurrence entraîna une baisse constante du prix du chocolat, et une grande diversification des produits proposés.